13.3.13

Langue et identité

La langue est constitutive de l'identité.

What language is that? I can’t understand you.” En théorie, “Everyone speaks English today”; et même si certains continuent à dire avec insistance qu'aujourd'hui l’anglais est la langue universelle, “Today English is the lingua franca”, la pratique montre que les choses sont sensiblement différents. Soit ! L’anglais est en effet une langue devenue commune pour un très grand nombre de personnes mais on ne parle pas en anglais uniquement par amour de cette langue, on parle cette langue surtout par nécessité, notamment dans le domaine des affaires.

Accéder à une langue, c'est ouvrir une fenêtre vers une culture. Selon Juan Ramón Jiménez, celui « qui apprend une nouvelle langue acquiert une nouvelle âme » (Primeras prosas).

Dans La Liberté (1933), Lucie Delarue-Mardrus soutient qu’écrire correctement sa langue maternelle est une forme de patriotisme. Cela est aussi une expression de respect pour ce qui nous appartient et nous définit, une expression d’amour-propre culturel.

Immigrante. Photographie d'Esther Stepanskaya peu de temps après son arrivée à Buenos Aires à bord du bateau à vapeur Weser (1920).

Intéressons nous par exemple à Esther Stepanskaya, dont la langue maternelle était le russe. Son espagnol était pourtant exquis. Cette femme, qui au début du vingtième siècle n’avait eu d’autre alternative que d’abandonner sa terre natale, une terre européenne marquée par tant de conflits sanglants, a adopté et cultivé l’espagnol avec soin. Elle faisait toujours attention à le prononcer comme on le fait à Buenos Aires et non « comme les étrangers qui le prononcent avec un accent. » L'espagnol, d'une certaine façon, l'a aidée à reconstruire sa vie. En effet, elle a appris à le parler aussi bien que si elle-même était née au cœur de cette grande ville de l'hémisphère Sud.

Laissant de côte les rébellions langagières compréhensibles des adolescents et les erreurs orthographiques qu’on ne fait pas forcément exprès, il est temps de retrouver et de cultiver une fierté et un plaisir à s'exprimer comme il faut, avec toutes les nuances nécessaires pour enrichir et valoriser nos expériences.

Ceux qui pensent que l’anglais est à notre époque ce que le latin était au Moyen-Âge devraient se souvenir du fait que le mot « snob » est une fabrication (de certains étudiants de la Université de Cambridge) et résulte de la contraction d’une expression latine bien connue, sine nobilitate (c’est-à-dire, sans noblesse). En général, le SNOBisme génère des expressions grotesques qui tendent à renier leurs propres racines, leur propre histoire, leur propre identité. La langue fait partie de l'identité.

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Note. La langue est le reflet d’une identité qui se construit en permanence. Rien ne peut donc être totalement figé. Il y a lieu de distinguer d’une part la fidélité à la richesse d’une langue, c’est-à-dire le « bien parler » classique, et d’autre part les innovations (style, syntaxe, néologismes…) plus ou moins heureuses qui témoignent au bout du compte de sa vitalité.
On pourrait se hasarder à comparer la langue à la musique : classique, elle a fait ses preuves ; expérimentale, elle est en quête de légitimité… Dans les années 1930, lorsque le jazz débarque en Europe, certains l’ont considéré comme une musique de « sauvages »… Quelques décennies plus tard, ce genre a gagné ses titres de noblesse et nombre de compositions sont désormais considérées comme des classiques.
En ce sens, et pour revenir à la langue, celle-ci évolue sans cesse… et elle se doit de le faire !

MARIANO AKERMAN
Né à Buenos Aires, Argentine, en 1963

A. FORMATION

Architecte, spécialisé en communication visuelle, 1987

Master of Arts, mémoire en Histoire de l’Art moderne: The Grotesque in Francis Bacon's Paintings, 1999 - Summa cum laude

B. EXPOSITIONS
1979 Ministère de l'Education, Argentine; 1984 Maison de la Peinture Argentine, Buenos Aires; 1986 Galerie RG, Buenos Aires; Exposition Internationale des Arts, Shizuoka, Japon; 1988 Université de Belgrano, Buenos Aires; Foire des Arts de Barcelone, Espagne; 1989 Alliance Française de Buenos Aires; Fondation Culturelle Banque de Boston, Buenos Aires; 1990 Centre Culturel San Martín, Buenos Aires; Banque Fédérale Argentine, Buenos Aires; Galerie d'Art Contemporain, Buenos Aires; Banque Hollandaise Unie, Buenos Aires; 1991 Galerie St Margarete, Buenos Aires; 2003 Centre Oakwood, Makati, Manille, Philippines; 2005 Musée National, Manille; Alliance Française de Manille; 2006 Université Athénée de Manille; 2007 Résidence de Suède, Manille; 2008 Centre IFWA, Islamabad, Pakistan

C. DISTINCTIONS
1979 Prix Cantegril en Peinture, Punta del Este, Uruguay; 1980 Prix Conseil National d'Education, Argentina; 1983 Prix Berlinerblau en Graphisme, Buenos Aires; 1987-88 Distinctions en Architecture, Université de Belgrano; 1988 Prix Banque Française du Rio de la Plata, Buenos Aires; 1989 Distinction Bicentenaire de la Révolution Française, Galerie La Porte Ouverte, Alliance Française de Buenos Aires; 1991 Prix ABN-AMRO, Amsterdam, Hollande; 1995 Bourse du British Council en Histoire de l'Art, Londres, Grande-Bretagne; 2005 Prix de l'Ambassade de Belgique à Manille; 2006 Diplôme de l'Université Athénée de Manille; 2007 Plaquette de l'Université de Santo Tomas, Manille; Distinction de l'Université Lycée de Philippines, Intramuros; Prix École Internationale Mahatma Gandhi, Pasay City; Distinction Université Aérienne-Technologique de l' Extrême-Orient, Santa Cruz, Philippines; Prix de l'Ambassade de Suède à Manille pour le Programme Linnaeus 2007; 2009 Prix École nationale supérieure des Beaux-Arts, Lahore, Pakistan

D. DÉCLARATIONS
1. “De cáscara y contenido,” dans: Buenos Aires, Centro de Estudios para Graduados, Universidad de Belgrano, Mariano Akerman: De cáscara y contenido, Septembre 1988
2. “Artes Plásticas,” Diario del Viajero, Buenos Aires, 11 Octobre 1989, p. 1
3. Buenos Aires, Banco Mayo, Mariano Akerman: Continente y Contenido (affiche), Juin 1990
4. Chanca, Hilda. “Un jóven pintor” (interview), Clubs & Countries, No. 15, Buenos Aires, Septembre 1990
5. “El hombre frente a sí mismo,” dans: Buenos Aires, Centro Cultural San Martín, Pasos, de Mariano Akerman, Octobre 1990
6. Girault, Jean-Paul. Interview avec Mariano Akerman, Août 2005, dans le Programme de l'Alliance Française de Manille, Octobre-Décembre 2005, p. 3
7. Abbas, Anwar. \"Argentinean Painter Who is a Dab Hand with Brush,\" The Post, Pakistan, 6 Juillet 2008, Islamabad News, B-2

E. PUBLICATIONS
1. “Un poema de Jorge Luis Borges, ilustrado por Mariano Akerman,” Kadima, Buenos Aires, Julliet 1981, couverture
2. “La bella y la bestia” (peinture), dans: Monique Sasegur, “Mariano Akerman: Un mensaje vital,” La Actualidad en el Arte, Buenos Aires, Mai-Juin 1986, p. 58
3. “Comunicación” (graphisme), dans: Dolly Dolinsky et Hilda Chanca, Enseñanza-aprendizaje: una experiencia comunicacional, Buenos Aires: Universidad Argentina John F. Kennedy, 1990, couverture et p.1
4. “Your Honour, Una Auténtica Lady” (peinture), dans: Diario del Viajero, 11 Octobre 1989, p. 1. “¡Cómo te quiero!” (peinture), dans: El Cronista Comercial, Buenos Aires, 27 Septembre 1989 (Supplément “Ocio & Negocio,” p. 1). “Tres a la Ventana” (peinture), dans: Teresita Pociello, “Mariano Akerman,” Óleo y Mármol, Buenos Aires, 12-23 Septembre 1989, p. 3
5. “Piet Akermaan Rietveld” (dessin), dans: Alfonso Corona Martínez, Ensayo sobre el proyecto, Buenos Aires: CP67, 1990, p. 83
6. “Mariano Akerman: Un Proyecto de Louis Kahn,” Ideas en Arquitectura, vol. 1, no. 1, Buenos Aires, Mars 1997, pp. 6-9, illus.
7. “Piet Akermaan Rietveld” (dessin), dans : Alfonso Corona Martínez, The Architectural Project, Texas: Texas University Press, 2003, fig. 16
8. “Flor de Ceibo“ et “Constellation B“ (peintures), dans: Jean-Paul Girault, “Les constellations intérieures: Mariano Akerman,” Programme de l'Alliance Française de Manille, Octobre-Décembre 2005, p. 3

Publié le 07/12/2011. http://www.larousse.fr/encyclopedie/article/Langue_et_identit%C3%A9/11018692