16.2.11

Buenos Aires : bohème, indocile et élégante


Elle porte bien son nom - Bons Vents - et s'affiche comme une des capitales les plus séduisantes du monde, jouant une carte a part en Amérique du Sud.
Buenos Aires est la capitale de l'Argentine. Elle est parfois dénommée capitale fédérale (pour ne pas être confondue avec la province de Buenos Aires dans laquelle elle est enclavée) et ses habitants sont appelés les Porteños, les habitants du port.

Il faut du temps pour apprivoiser une ville comme Buenos Aires. Immense, elle déroute, charme et surprend les visiteurs. On peut y voir une ressemblance avec Madrid, le goût de Paris dans certains quartiers comme la Recoleta où Haussmann a inspiré quelques disciples ou même une touche de Milan pour ses immeubles très 1940. Ce sentiment européen s'estompe mais ne s'éloigne jamais. Buenos Aires a été fondée par des Européens. L'influence est évidemment européenne, certains cafés ressemblent à ceux d'une grande ville italiènne. Toutefois, Buenos Aires ne cache plus son américanité du sud.
Buenos Aires est de fait devenue facile a vivre pour les visiteurs étrangers contrairement á toutes les mégalopoles mondiales. Loin de toutes les grandes capitales du monde, Buenos Aires doit se découvrir pour son destin à part, loin de des uniformités mondialisées. Elle conserve toujours son charme troublant, nostalgique et irrémédiablement attachant.

Le mate, une boisson tendance. Au-delà de la coutume nationale, le mate (prononcez « maté ») commence à faire parler de lui dans le monde entier. Déjà à la mode dans le quartier branché de Palermo Soho où des spécialistes proposent sa dégustation, l’engouement semble gagner d’autres villes du monde pourtant bien étrangères à ce précieux breuvage.
Mais de quoi s’agit-il me direz-vous ? Que font-ils, tous ces Argentins, avec leur thermo sous le bras, leur drôle de verre et leur pipette, à siroter toute la journée ? Il faut savoir que la prise du « mate » est une habitude qui remonterait à la pratique des Guaranis (Indiens du Nord Est) transmise aux Jésuites à la fin du XVIème siècle et qui est devenue une pratique courante et au-delà des classes sociales dans la vie des porteños comme pour le reste des Argentins.
Une coutume conviviale. Le mate est une boisson qui s’apparente au thé. L’herbe à mate est cultivée exclusivement dans le Nord Est de l’Argentine, au Paraguay et en Uruguay. Il se boit chaud (d’où le thermo) à l’aide d’une sorte de pipette appelée « bombilla » et se partage. Car elle est bien là l’âme du mate, celle de la convivialité ! Lors de réunion de famille ou entre amis il y a toujours celui qui prépare et réapprovisionne le mate (car servi dans un petit récipient rond, il est nécessaire de le remplir régulièrement) que tout le monde se passe à tour de rôle. Une coutume à laquelle je dois l’avouer je ne me suis pas encore habituée car son goût, plutôt amer, me laisse à penser qu’il faut probablement avoir ses papilles génétiquement préparées pour pouvoir l’apprécier ! Encore que, la version estivale du mate, le « terere », préparé à partir de la même herbe mais servi avec de l’eau froide et une goute de jus de fruit est un excellent rafraîchissement que j’apprécie pourtant ! Et si la consommation est ici régulière (6 jours sur 7), elle ne se limite pas à la sphère privée. Il est tout à fait courant de voir dans les entreprises, chaque employé avec son thermo et son mate sur le bureau, s’adonnant au plaisir du mate tout au long de la journée. Les chauffeurs de taxi, sont aussi de fervents adeptes de la coutume et manient aussi bien le mate que le volant et bien sur les deux en même temps !
Les vertus du mate. La boisson aurait de nombreuse vertus médicinales comme son apport en vitamine A, B et C ou encore ses propriétés d’antioxydant, diurétique ou encore de stimulant similaire au café sans les effets parfois redoutés de ce dernier : insomnie et irritabilité. Ceci expliquant surement cela, aujourd’hui les Argentins en consommeraient 100 litres par habitant et par an contre 50 litres pour les sodas, 34 pour la bière et 30 pour le vin !
Cette coutume argentine est en train de devenir une tendance et s’exporte sur d’autres rivages ! De toute la production d’herbe à mate, 12% est exportée aux Etats-Unis, en Asie et en Europe. Devenant un breuvage exotique, le mate s’est invité dans différents évènements gastronomiques comme le Fancy Food Show à New York ou encore lors de dégustations à Paris. Il est devenu un produit phare en Russie avec des clubs de mate et Madona herself y aurait gouté lors de son passage à Buenos Aires à l’occasion de sa dernière tournée !
Cela ne fait aucun doute que la tendance est en passe d’arriver chez vous, alors n’hésitez plus, à essayer sans modération !

Thérapie virtuelle. Dans un pays qui est connu avant tout pour ses différents attraits touristiques, l’Argentine se distingue aussi par des choses souvent étonnantes et c’est surement ce qui en fait son charme.
Saviez vous justement que c’est le pays avec le taux le plus élevé et record de psychologues par habitant ! Et bien si ! Avec 121 psychologues pour 100.000 habitants, l'Argentine se place loin devant le Danemark et depuis plusieurs décennies maintenant ! On n’a pas l’intention d’analyser le pourquoi du comment mais au contraire de vous rapporter un nouveau phénomène qui se développe en Argentine à la vitesse grand- V des nouvelles technologies : la thérapie virtuelle. Entendez la thérapie individuelle ou de groupe via ordinateur et connexion internet interposés. L’idée est apparue au Docteur Carlos Pachuk, un jour où il s’est mis, avec une collègue, à écrire un conte de science fiction il y a plus de 13 ans qui évoquait le thème (très actuel) des ovules congelés. Le héros de l’histoire, né à partir de l’un de ces ovules, confronté à des problèmes d’identité se met en contact, à distance, avec un thérapeute… De là, le Docteur Carlos Pachuk s’est rendu compte de l’utilité différente mais complémentaire que pouvait avoir une thérapie virtuelle. L’un des premiers avantages c’est aussitôt révélé au médecin quand un jour, une patiente, s’est décidée à confesser un traumatisme de l’enfance parce qu’elle savait que personne ne pouvait la voir. Cette forme d’anonymat visuel a permis selon le Dr Pachuk beaucoup de progrès sur certains patients.

Avec l’arrivée de la webcam, l’exercice se rapproche de plus en plus à l’entretien face à face que l’on pourrait avoir avec son psychologue mais l’intérêt est ailleurs. Le docteur argentin a senti qu’à travers cette nouvelle technique, il pourrait constituer des groupes sur des bases différentes et avec une méthode de travail elle aussi modifiée mais non moins enrichissante. Dans le cas de thérapie de groupe, le système virtuel peut permettre une démultiplication des patients à travers le monde. Pour le Dr Pachuk, l’avancée est phénoménale et à l’avenir pourquoi ne pas envisager de constituer des groupes sur une même thématique au delà des critères géographiques, ethniques, nationaux ou de religion. Une nouvelle forme de thérapie intéressante qui a le mérite de vivre avec son temps mais à l’heure où la perte de chaleur humaine est surement l’une des premières causes de consultation, le virtuel sera-t-il compenser un manque réel ?



Adaptation libre des textes de Jean-Michel de Alberti et Maite Celayeta pour Le Vif Lifestyle.

5.2.11

Synagogues


Dominique Jarrassé, Synagogues: une architecture de l'identité juive, Adam Biro, 2001

Refusant le parcours strictement géographique ou chronologique, Dominique Jarrassé aborde ici de façon extrêmement séduisante l'architecture des synagogues à travers le monde et au travers des siècles. L'accent est en effet mis sur la relation architecture-histoire, sur le lien entre l'architecture et la condition des Juifs. Ainsi la synagogue apparaît-elle comme un véritable symbole de l'identité juive, comme le miroir aux multiples facettes des craintes, des aspirations, des orientations d'un peuple face aux persécutions, à l'exil et à la dispersion, à l'intégration dans des pays d'accueil, voire à sa renaissance nationale en Israël. Un ouvrage de référence passionnant et une clef de lecture probante pour comprendre, par exemple, pourquoi les synagogues ont puisé dans tous les styles, pourquoi le peuple juif n'a jamais élaboré un art qui lui soit propre et comment, en matière de synagogues, il n'existe pas un style mais une infinité de styles architecturaux, reflet de la multitude d'évènements qui touche le peuple juif depuis des siècles.
Loin des images toutes faites qui encombrent l'imaginaire de l'Occidental, la région du l'Asir, dans le sud-ouest de l'Arabie Saoudite, se distingue par une architecture et une tradition esthétique exceptionnelles. Les constructions de pierre sèche y sont décorées d'inclusions de quartz savamment agencées en compositions géométriques ou végétales. Les maisons en terre, elles, offrent la surprise de leurs façades peintes: arc-en-ciel cristallisés, débauches de couleurs stratifiées, explosions chromatiques sur fond de montagnes arides. Mais ces décors polychromes envahissent les murs et les escaliers, les plafonds et les portes. Fait remarquable, ce sont les femmes qui peignent, se transmettant ce savoir et cette étonnante créativité de génération en génération. Ce livre constitue l'étude géographique et esthétique complète d'un patrimoine très peu connu, mis en déséquilibre par les nouveaux modes de vie de ces régions jusque-là assez fermées, et digne d'être découvert et sauvegardé.

Sur l'auteur. Dominique Jarrassé est professeur d'histoire de l'art contemporain à l'université Michel de Montaigne-Bordeaux III. Ses travaux portent sur l'architecture et l'art du XIXe siècle. A fait sa thèse (Paris IV) sur L'architecture thermale en France entre 1800 et 1850 et son HDR (Paris IV) sur L'Architecture des synagogues en France au XIXe siècle. A été chercheur à l’Institut Français d'Architecture pour l'exposition Villes d'eaux en France (1983-1985), puis maître de conférences à l’Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. Spécialiste du patrimoine juif français et historien de l'Art, il a été commissaire de l'exposition du musée d'Orsay Le Temps des Synagogues en France 1791-1914, présentée en 1991. Il a publié des ouvrages concernant la peinture (La peinture française au XVIIIe siècle, 1999), les arts africain et océanien (Le palais des colonies. Histoire du musée des Arts d'Afrique et d'Océanie, 2002), l'architecture paysagère (L' Art des jardins parisiens, 2002) ou encore des artistes dont le travail fut déterminant tels qu'Auguste Rodin (Rodin : la passion du mouvement, 2001) ou Toulouse Lautrec (Henri de Toulouse-Lautrec-Monfa, 1991). Pourtant, l'essentiel de son oeuvre s'intéresse à la culture (L' Art juif, 1995), la diaspora (Les juifs de Clermont : une histoire mouvementée, 2002) et le patrimoine juif (Guide du patrimoine juif parisien, 2004). Il a publié L'Age d'or des synagogues (1991) et Une histoire des synagogues françaises. (1997). Son livre phare reste Synagogues - Une architecture de l'identité juive, dans lequel il aborde l'architecture juive d'un point de vue historique, touristique, sociologique et religieux, en s'appuyant sur l'expérience de personnalités emblématiques telles que Georges Pérec, Modigliani, Chagall ou encore Dreyfus. Passionné de littérature et d'histoire, il est actuellement professeur à l'Université Bordeaux 3. Son dernier ouvrage, Existe-t-il un art juif ?, pose la question essentielle de l'identité, et de son influence sur le travail et la reconnaissance artistique. Plusieurs de ses livres ont été traduits en anglais et édités à l'étranger.


Interview. Propos recueillis par Thomas Yadan pour Evene.fr, Mai 2006. De l’art à l’identité, du judaïsme à l’altérité, Dominique Jarrassé entreprend avec talent l’histoire d’une question, bouleverse les catégories initiales de l’histoire de l’art et dévoile la généalogie d’un certain nombre de préjugés. Rencontre avec l’auteur du livre ‘Existe-t-il un art juif ?’

Pourquoi cet intérêt pour "l’art juif" ?

J’ai beaucoup travaillé sur la question de l’architecture des synagogues. En tant qu’historien d’art, je me suis posé des questions sur "l’art juif". Je me suis très vite aperçu que le plus important est moins le mot "art" que le mot "juif". Il y a une pluralité de réflexions, de définitions de "l'art juif", qu’il me semblait intéressant d’éclairer dans une perspective historique.

Vous avez restreint le terme "d’art juif" à l’art plastique ?

La musique mériterait aussi, évidemment, une réflexion du même ordre. Il y a une histoire du discours, du préjugé autour des juifs et de la musique, avec comme point initial, Wagner et l’incapacité des juifs, non pas à créer, mais plutôt à exploiter. J’ai également écarté la question de l’architecture que j’ai déjà traitée dans d’autres livres. En particulier, dans un livre intitulé ‘Synagogues’ avec comme sous-titre ‘Une architecture de l’identité juive’. Je tentais de prouver que l’identité juive est au coeur de la réflexion sur l’histoire de la construction des synagogues et qu’en même temps la judeïté n’est pas une chose donnée, définitive, unique, figée. Elle se crée et évolue au contact des civilisations, des contextes et des mutations internes au judaïsme, lui-même. Ainsi, dans ce livre, j’ai préféré restreindre la question à l’art plastique. Dans l’art plastique une problématique singulière concerne les aptitudes des juifs à produire de l’art. Pour deux raisons : soit des causes rabbiniques qui imposent une vocation morale, éthique au détriment de l’esthétique ; soit l’argument antisémite qui prétend que c’est congénital, qu’ils sont totalement incapables de faire de l’art. C’est une sorte de préjugé dont j’ai voulu faire la généalogie.

Votre livre est plus l’histoire d’une question, qu’une réponse à l’existence d’un "art juif"?

C’est un livre de questionnement où l’on trouvera un enrichissement de la question. C’est toujours sous cette forme que l’on s’est interrogé. Je signale, au passage, que l’on ne dit pas "Qu’est-ce que l’art juif ?" mais "Existe-t-il un art juif ?", formulation qui est le produit de ce fameux préjugé, dont je parlais tout à l’heure. Il me semble, aussi, que s’agissant de quelque chose qui touche en profondeur la relation de l’identité et de la culture juive, on doit le faire selon la méthode talmudique, en s’interrogeant insatiablement, en interrogeant les catégories que l’on utilise et en laissant le débat ouvert. Ouvert à des modalités de définition de l’art juif, que je ne vois, moi, que pluriel. Car, la grande erreur consiste à dire "art juif", lorsque évidemment, il y a une multitude d’identités juives. "L’art juif" ne peut pas exister à partir des modalités propres aux autres arts. Il y a une incapacité, pour l’historien d’art, à fermer la catégorie "art juif", à l’essentialiser. Paradoxalement, certains juifs en ont eu la tentation.

Votre livre est aussi une histoire des rapports entre l’artiste et une totalité politique ou culturelle englobante ?

Une part de mon travail consiste à réexaminer les catégories que l’on utilise en histoire de l’art. Il existe des catégories que nous avons, soi-disant, abandonnées, celles de Hippolyte Taine. C’est une pensée déterministe, énormément convoitée au XIXe siècle, réduisant l’artiste à n’être que le produit de la race, du lieu et du moment. La plupart de mes collègues continuent à faire implicitement du Taine. Prenons l’exemple de "l’art flamand". Dès que l’on cherche à trouver des caractéristiques spécifiques à l’art flamand, on retombe dans ces grandes géographies artistiques, on essentialise et on frustre l’individualité de l’artiste. L’art et les artistes contemporains, en particulier, ont revendiqué avec force le droit de ne pas être réduit au groupe, à la dimension collective. Une indépendance de l’artiste revendiquant l’universel en art. Or, qu’est-ce que l’on fait avec une histoire de l’art faisant des dictionnaires sur les artistes juifs ? Ces artistes sont venus en France pour échapper aux ghettos d’Europe de l’est où une situation politique précise les rivaient à leur statut de juif, et, paradoxalement, le marché de l’art est en train de les redéfinir exclusivement comme juif, de les ghettoïser.

Travailler sur "l’art juif" oblige donc à repenser les catégories de l’histoire de l’art ?

Ce livre est une réflexion sur les catégories de l’histoire de l’art et si je m’attaque à l’art juif, c’est pour, plus tard, m’attaquer à l’art français. C’est un travail que l’historien d’art n’a pas fait depuis le début du XIXe siècle. L’histoire de l’art s’est construite dans un contexte où l’on utilisait énormément les catégories de l’anthropologie. On rêvait d’une scientificité légitimée par les sciences naturelles, exaltant à cette époque la réalité de l’anthropologie raciale. Or, les autres disciplines ont fait un travail pour se libérer de cela. L’histoire de l’art ne l’a pas fait et continue à entretenir une tendance nationaliste. Regardez à l’exposition ‘La Force de l’art’, le débat en ce moment se focalise sur l’existence d’une scène "de l’art français". Par rapport à New York, par exemple, on a un complexe, alors on est en train, à coup d’expositions ou de séminaires, de produire un art officiel qui serait représentatif de la France. C’est complètement aberrant.

Vous préconisez alors une interprétation exclusivement plastique ?

Non ! L’histoire de l’art ne peut pas rester sur l’interprétation exclusivement plastique. Si vous voulez comprendre l’art du XIXe siècle et du début du XXe siècle, vous êtes bien obligés de prendre en compte toutes ces catégories. Se contenter d’une histoire de l’art moderne, en ne faisant que l’analyse des catégories plastiques, revient à évacuer la présence de l’identité juive. Il ne faut pas tomber, non plus, dans le formalisme pur. Mais, dans tous les cas, il est impensable de construire naïvement les catégories avec lesquelles on analyse l’art aujourd’hui par l’intermédiaire de celles issues du XIXe siècle. Le formalisme en art ou en histoire de l’art est aussi réducteur que le nationalisme. L’histoire de l’art, s'écrit surtout par rapport aux critères modernes, c'est-à-dire comment une avant-garde a engendré une autre avant-garde et ainsi de suite. Vous pouvez essayer de voir si les juifs ont joué un rôle dans cette avant-garde, recherches auxquelles se livrent certains historiens. Ce n’est pas le plus passionnant. Je crois que ce qui est plus intéressant, c’est de faire une place à des critères plus larges. En histoire de l’art, on peut prendre en compte des expériences artistiques, émanant de groupes artistiques qui sont définis sur un certain mode (juif tunisien, lituanien, américains, etc.), sans nier que les critères plastiques soient importants. Mais l’art est aussi l’aspiration à une expression identitaire ou expérimentale. On a alors plus d’ouvertures possibles, pour la construction d’une histoire de l’art plus globale, par la prise en compte d’expériences longtemps marginalisées, minimisées ou niées.

Quelle conclusion au sujet de "l’art juif" ?

Tout au long des débats historiques apparaît la tentative de fermeture, de repli, de définition dans une essence figée, fermée. La richesse du judaïsme a toujours été dans ce dialogue avec "l’Autre". On est rentré dans une phase où il existe de nouvelles modalités de l’existence de l’identité juive. Il faut absolument que ce qui est au coeur de "l’art juif" reste cette attention à l’altérité.

30.1.11

Chine

La planète diaspora, par Thierry Sanjuan - Libération, 29.1.2011

Pour la diaspora, le nouvel an chinois, célébré la semaine prochaine, est un moment privilégié de transmission de traditions, de mise en scène identitaire et économique. Associations et entrepreneurs chinois montrent ainsi leur influence au sein de la communauté, mais le message s’adresse aussi au pays d’accueil.

Les populations chinoises à l’étranger, quelque 35 millions, sont des "Chinois d’outre-mer" : 90% de cette diaspora vient historiquement de trois provinces méridionales (le Guangdong, le Fujian et l’île de Hainan), le cantonais en est la langue dominante. Les migrations vers l’Asie du Sud-Est remontent aux Song (960-1279). Mais la première vraie vague d’émigration date de la deuxième moitié du XIXe siècle, pour répondre alors aux besoins des colonies européennes en Asie du Sud-Est, en Amérique, en Afrique du Sud, dans les îles Caraïbes et dans l’ouest de l’océan Indien.

«Depuis les années 80, une nouvelle vague d’émigration, largement économique, s’est ajoutée à la diaspora. Elle est originaire de lieux de départs traditionnels comme la région de Wenzhou - très nombreux à Paris (le Sentier, Sedaine-Popincourt, Belleville) - mais aussi plus récemment du nord-est de la Chine, le Dongbei, une vieille région industrielle en crise.

«Le nombre d’étudiants chinois à l’étranger est croissant : il dépasse les 27 000 en France et, suivant les autorités chinoises, les 180 000 dans le monde. Les liens qui s’intensifient avec la Chine continentale et le rayonnement médiatique de cette dernière (CCTV, chaînes régionales…) accentuent les progrès du mandarin au sein de la diaspora.

L’empire du Milieu comme centre du monde, voire comme monde même, n’est pas la seule forme de mondialisation que la Chine ait connue dans l’histoire. Sa diaspora représente aussi une forme de mondialisation, ainsi que le rayonnement de ses métropoles littorales, comme Shanghai lors de la dernière exposition universelle. Ces types de connexions sont aujourd’hui d’autant plus importants qu’ils fabriquent eux-mêmes la mondialisation.

L’imbrication actuelle entre les communautés émigrées et la Chine continentale pousse ainsi à concevoir un espace global, avec non seulement un pays de référence mais aussi un éparpillement démographique couvrant les cinq continents.

Le monde chinois devient un espace humain multipolarisé dont les centres sont les métropoles côtières continentales comme Shanghai, Pékin et Hongkong, les petits dragons asiatiques comme Taiwan et Singapour, les acteurs économiques chinois de l’Asie du Sud-Est, les chinatowns des grandes villes occidentales, les présences en Afrique et en Amérique latine.


Image implicitement liée à la tradition calligraphique chinoise

10.1.11

Oman

Salalah-Mirbat : au-delà du mirage

_1
_2
_3
_4
_5

Crédits pour les photos: 2. Joe Coleman; 3. Rashed Al Naahamani; 5. Kev Rosie


Tes rêves sont des illustrations pour le livre de la vie.

28.12.10

Cycle de conférences sur l'art allemand




Forme et signification: la contribution allemande dans les arts plastiques et visuels
Cycle de conférences éducatives
Islamabad et Rawalpindi, Pakistan, Novembre-Decembre 2010


Dr. Thomas Ditt, Ambassade d'Allemagne au Pakistan : "Forme et signification est le titre d'une série de conférences données par le célèbre historien de l'art Mariano Akerman à 1.500 étudiants à Islamabad et Rawalpindi.
La contribution allemande aux arts visuels est le thème exploré dans ce cycle d'enseignement, où chacune des conférences est différente de la précédente. L'une des conférences est consacrée à l'évolution de l'art allemand à travers les âges, les autres présentent l'imaginerie allemande inspirée par la Bible. Il ya également des conférences sur l'art moderne et même ceux qui introduisent le public à la persistance du grotesque dans l'art allemand.
Les conférences ont le soutien de l'Ambassade d'Allemagne à Islamabad. Elles sont gratuites et données en anglais et éventuellement avec traduction simultanée en ourdou."



Brochure


Apprendre à regarder des oeuvres d'art
Islamabad College for Girls, 23.11.2010


400 participants


Le grotesque dans l'art allemand: sa nature, transformations et importance
Islamabad College for Girls, 8.12.2010


380 participants


L'art moderne
Post-Graduate College for Women, Rawalpindi, 9.12.2010


180 participants


La Bible et les arts visuels
Khatoon-e-Fatima School, Islamabad, 10.12.2010


152 participants


Symbolisme inspiré par la Bible dans l'art allemand
Khatoon-e-Fatima School, Islamabad, 14.12.2010


160 participants


Andreas Dauth, "Deutsche Kunst: ihre Wandunglen und ihre Besordenheiten. Eine Vorlesungsreihe von Mariano Akerman," Botschaft der Bundesrepublik Deutschland, Islamabad, 2010. Bilaterale Beziehungen mit Pakistan, Kulturelle Beziehungen.


27.12.10

Amélie

Le fabuleux destin d'Amélie Poulain (2001), un film de Jean-Pierre Jeunet


« Sans toi, les émotions d'aujourd'hui ne seraient que la peau morte des émotions d'autrefois. » —Hippolyte


Elle va changer ta vie...

1. L'enfance
2. Montmartre
3. La boîte aux souvenirs
4. À la recherche de Bretodeau
5. Amélie ange gardien
6. L'âme sœur
7. Amélie a encore frappé
8. Colignon crêpe chignon
9. Amélie cherche Nino
10. Jeux de piste
11. Nouveaux stratagèmes
12. L'inconnu démasqué
13. Où et quand?
14. RDV au photomaton
15. Saisir sa chance



Synopsis. Conçue le 3 septembre 1973, à 18h 28min 32s, de la fécondation d'un ovocyte de Mme Amandine Poulain, née Fouet, par un spermatozoïde de Mr Raphaël Poulain, Amélie Poulain est une petite fille native de Montmartre. Elle grandit isolée des autres enfants car son taciturne docteur de père lui diagnostique à tort une maladie cardiaque : son père ne la touchait jamais en dehors des examens médicaux, d’où l’emballement de son pouls lorsqu’il le mesurait. Sa mère, tout aussi névrosée que son père est inhibé, meurt alors qu’Amélie est encore jeune, heurtée accidentellement par une touriste Québécoise qui avait résolu de se suicider en se jetant du haut de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Son père se renferme alors davantage et dévoue sa vie à la construction maniaque d’un mausolée consacré à sa défunte épouse. Livrée à elle-même, Amélie développe une imagination étonnamment riche.



Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.



Adulte (cinq ans plus tard selon le film), Amélie devient serveuse dans un petit café de Montmartre, le Café des 2 Moulins, tenu par une ancienne artiste de cirque et occupé par des employés et des clients hauts en couleurs. À 23 ans, Amélie mène une vie simple ; ayant abandonné toute relation sentimentale après des tentatives ratées, elle prend goût à des plaisirs simples comme faire craquer la crème brûlée avec une cuillère, faire des ricochets sur le canal Saint-Martin, essayer de deviner combien de couples parisiens ont un orgasme à chaque instant (« Quinze ! », chuchote-t-elle à la caméra) et laisse libre cours à son imagination.



Sa vie bascule la nuit de la mort de la princesse Diana, le 31 août 1997. Dans un enchaînement de circonstances suivant le choc de l’annonce, elle découvre derrière une plinthe descellée de sa salle de bain une vieille boîte métallique remplie de souvenirs cachés par un garçon qui vivait dans son appartement 40 ans avant elle. Fascinée par sa découverte, elle se met à la recherche de la personne maintenant adulte qui avait placé la boîte afin de la lui rendre, tout en établissant un marché avec elle-même : si elle le retrouve et le rend heureux, elle consacrera sa vie à aider les autres, sinon, tant pis. Après quelques erreurs et un minutieux travail de détective (aidée par le reclus Raymond Dufayel, un peintre surnommé l’« homme de verre » à cause d’une ostéogenèse imparfaite), elle met la main sur l’identité de l’ancien occupant des lieux, place la boîte dans une cabine téléphonique et fait sonner le téléphone pour attirer cet homme alors qu’il passe à proximité. Lorsqu’il ouvre la boîte, il subit une révélation. Tous ses souvenirs oubliés d’enfance lui reviennent soudain à la mémoire. Elle le suit de loin jusque dans un bar et l’observe sans se découvrir. En voyant les effets positifs sur lui, elle décide de répandre le bien dans la vie des autres. Amélie devient alors une sorte d’entremetteuse secrète ange-gardienne. Elle persuade son père de poursuivre son rêve de faire le tour du monde (avec l’aide d’un nain de jardin et d’une amie hôtesse de l’air). Elle met également son grain de sel dans la vie des gens qu’elle côtoie au travail, d'ailleurs elle s’arrange pour que deux d’entre eux tombent amoureux : Georgette, l'hypocondriaque, et Joseph, un homme particulièrement jaloux. Elle rédige aussi un faux courrier à l'intention de sa concierge terriblement dépressive depuis la mort de son mari, courrier prétendument écrit par le mari, et qui aurait été égaré il y a trente ans par la Poste; tandis qu'elle venge Lucien des vexations continuelles que lui fait subir son patron Mr Colignon. Mais alors qu’elle s’occupe des autres, personne ne s’occupe d’elle. En aidant les autres à obtenir leur bonheur, elle se met face à sa propre vie solitaire, s'identifiant à mère Teresa, et ses relations chaotiques avec Nino Quincampoix, un jeune employé de sex-shop décalé qui collectionne les photos d’identité jetées sous les photomatons et dont elle est tombée amoureuse, ne sont pas pour arranger les choses. Bien qu’elle l’intrigue avec diverses méthodes détournées pour le séduire (dont notamment une sorte de chasse au trésor pour récupérer un de ses albums photos perdu), elle reste terriblement timide et se sent systématiquement incapable de l’approcher. Elle doit recevoir les conseils de Raymond pour comprendre que l’on peut poursuivre son bonheur tout en s’assurant de celui de ses amis et voisins.



Le film se termine sur un plan en accéléré de la traversée de la ville en mobylette de Nino et Amélie, dans la fin de matinée du 28 septembre 1997.



Qui dit les mots suivants et dans quel contexte?

1. Dans son monde les disques vinils sont fabriqués comme des crêpes.

2. Faut-il C'est une un pétition pour faire canoniser Lady Di.

3. La vie n'est qu'une interminable répétition d'une représentation qui n'aura jamais lieu.

4. BreTOdeau pas BreDOteau.

5. J'ai eu 2 crises cardiaques et j'ai du me faire avorter parce que je prenais du crack.

6. C'est drôle la vie. Quand on est gosse, le temps n'en finit pas de se traîner et puis, du jour au lendemain, on a comme ça 50 ans. Et l'enfance, tout ce qu'il en reste, ça tient dans une petite boîte. Une petite boîte rouillée.

7. Vous m'désirez? euh... Vous désirez?

8. Ah ben c'est vrai que monsieur est un esthète.

9. Monsieur, quand le doigt montre le ciel, l'imbécile regarde le doigt !

10. Collignon tête d'oignon.

11. Un ptit vin chaud avec des spéculos.

12. Vous au moins vous risquez pas d'être un légume puisque même un artichaud à du coeur !

13. Urgences psychiatriques. J'écoute...

14. C’est l’angoisse du temps qui passe qui nous fait tant parler du temps qu’il fait.

15. C'est vous ça? Si, c'est vous.

16. Si vous laissez passer cette chance alors, avec le temps, c'est votre cœur qui va devenir aussi sec et cassant que mon squelette. Alors allez-y, nom d'un chien.

Mots du film chez Sté


La valse d'Amélie

Accueil critique. Le film a été globalement très bien accueilli par la critique. Il recueille 90% de critiques positives. En France, Le Journal du Dimanche parle d'un « petit bijou » qui met « la tête et le cœur en joie », Le Parisien estime que « le mot chef-d'œuvre reprend tout son sens », Première « en redemande pour le plaisir des yeux, pour rêver qu'on va changer de vie », Positif met en avant « une esthétisation du moindre plan et une composition minutieuse du décor », Le Monde évoque une « débauche de moyens et de talents » qui aurait pu conduire à l'indigestion s'il n'y avait « un vrai mystère, un espace pour l'imagination et le rêve ».



Toutefois, certains critiques comme Serge Kaganski des Inrockuptibles l’ont attaqué pour sa représentation irréaliste et pittoresque de la société française contemporaine dans un univers de carte postale d’une France d’autrefois avec très peu de minorités ethniques — une forme de lepénisme latent. Alors que Paris est une ville cosmopolite et que Montmartre, où se situe l’action, touche Barbès, quartier métissé (Barbès - Rochechouart), très peu d’immigrés sont visibles dans le film. Si le réalisateur a souhaité créer une vision idyllique d’un Paris parfait, il semble qu’il ait trouvé nécessaire de faire disparaître toute trace de personne de couleur pour y parvenir, ont expliqué les critiques. L'Humanité, de son côté, évoque « une bluette au style publicitaire [...] dans un Montmartre de carte postale ».


1. « Paris en images, cadré serré, colorisé en post-prod, est en toile de fond d’une toile chère et jolie. On en redemande pour le plaisir des yeux, pour rêver qu’on va changer de vie. » Christophe Carrière, Première, 01/04/2001
2. « Un enchantement. Un bijou. Un trésor. Un bonheur. Une merveille. Le fabuleux destin d'Amélie Poulain est un film coup de coeur, un film coup de foudre, comme on en croise trop rarement sur les routes très encombrées de notre cinéma. » Michel Rebichon, Studio, 01/04/2001
3. « Entre ciel et terre, une éblouissante démonstration de la maestria technique de Jeunet, qui n'en oublie pas pour autant des personnages typés avec l'amour de l'artisan-cinéaste. » Grégory Alexandre, Cine Live, 01/04/2001
4. « Un miracle. Deux heures pile de bonheur.» Jean-Pierre Dufreigne, L'Express, 19/04/2001
5. « Un chef-d'oeuvre aussi fantaisiste que touchant. Une rareté. » Olivier De Bruyn, Le Point, 20/04/2001
6. « Un travail d’orfèvre qui, contre toute attente, ... parvient même à nous émouvoir par son optimisme irréel, comme issu d’une planète trop utopique pour être la nôtre. » Yann Gonzalez, Chronic'Art, 23/04/2001
7. « Cette débauche de moyens, de talents, pourrait conduire à l'indigestion si, au centre du film, il n'y avait un vrai mystère, un espace pour l'imagination et le rêve. » Thomas Sotinel, Le Monde, 24/04/2001
8. « Le miracle, c'est que cette fable, qui pouvait se noyer dans l'eau de rose, pétille, de la première à la dernière image, d'un humour plein de malice, vivifiant, excitant. » Annie Coppermann, Les Echos, 25/04/2001
9. « Le Fabuleux Destin... est un prototype du genre abracadabrantesque. Déphasé. Démodé. Déréalisé. Déconnant pas mal, aussi. Cela pourrait être une fable pour adultes, mais c'est chatoyant comme un livre d'images pour enfants. » Jean-Claude Loiseau, Télérama, 25/04/2001
10. « Une bluette au style publicitaire, truffée d'effets spéciaux, située dans un Montmartre de carte postale, et sans aucun doute destinée à séduire le public américain friand de pittoresque. » Vincent Ostria, L'Humanité, 25/04/2001
11. « Carte postale animée, potion magique, eau de jouvence ou drogue douce, ce film est un peu de chaque et tout ça à la fois. » Sylvie Jacquy, Cinopsis, 25/04/2001
12. « Rares sont les films qui se tiennent de bout en bout et vous procurent un sentiment de pur bonheur jusqu’au mot fin. » Jean-Luc Brunet, Monsieurcinema.com, 25/04/2001
13. « Enfin, le mot chef-d'oeuvre, tant de fois galvaudé, reprend tout son sens ! [...] Un remède à la mélancolie, une histoire d'amour pleine d'humour, un film inspiré d'un bout à l'autre, qui entrouvre la porte du bonheur. » Le Parisien, 25/04/2001
14. « Divine surprise sous forme de petit bijou, Amélie Poulain est de ces films qui mettent la tête et le coeur en joie. » Jean-Pierre Lacomme, Le Journal du Dimanche, 29/04/2001
15. « Amélie Poulain se rattache à toute une tradition du cinéma de la "qualité française" (sans connotation dépréciative) : esthétisation du moindre plan, composition [et] composition minutieuse du décor. » Franck Garbarz, Positif, 01/05/2001
 


Le fabuleux destin d'Amélie Poulain : un film simplement poétique et émouvant.

14.12.10

Abstraction lyrique


Bien avant que le terme soit défini, la tendance à l'expression directe de l'émotion individuelle, cette liberté du langage plastique, s'est déjà manifestée chez Wassily Kandinsky dans sa première période, avec ses Improvisations et ses Compositions (1910-1914).
C'est avec Hans Hartung que la volonté d'expression pure et libre s'affirme de nouveau, avec ses premiers dessins et aquarelles (1920-1922), puis, dès 1925-1927 avec Joan Miró, qui détestait les théories sur l'art et il se tenait toujours en marge des courants quels qu'ils soient. Dès 1925, il développe de surprenantes recherches plastiques dans divers sens, avec une profusion de symboles qui font de lui le précurseur du lyrisme abstrait contemporain. Selon Jacques Dupin : « Miró a abouti, vingt ans avant Pollock à la création d'un espace extrêmement suggestif par la confusion de la texture et de la structure, qui ouvrira une voie scandaleusement nouvelle à la génération qui suit » (Jacques Dupin, Miró, Paris: Flammarion, Paris, 1961 et 1993, p. 125).

L'ABSTRACTION LYRIQUE chez MARIANO AKERMAN


Soirée rococo chez une princesse médiévale, gouache, 1979-80


Automatisme pour la Liberté, aquarelle, 1990


Centaure, encre, 1990-1


Mer Morte I, encre et aquarelle, 1991


Mer Morte II, encre et aquarelle, 1991


Sheba, sanguine, 1995


La pensée encapsulée, encre et collage, 2001


Ondulant, crayon, 11.9.2001


Le ciel bouclé, digital art, c. 2004-5


Invitation. Manille, Alliance Française, Les constellations intérieures. Mariano Akerman - peintures, dessins et collages, Novembre 2005


Constellation A, crayon et aquarelle, 2004-5


Machelle Ramos, "Interview avec Mariano Akerman," National Broadcast Net, Manille, Philippines, Channel 4, Teledyaryo, 18 Novembre 2005


Constellation B, aquarelle, 2004-5


Souvenir, aquarelle et crayon, 2005


Or et Cendres, encre et aquarelle, 2001


Mer Rouge, aquarelle, 2002


Chimère, aquarelle, 2002


Le Magicien, aquarelle, 2003


Principe création-destruction, aquarelle, 2004


Noga, aquarelle, 2004


L'Âge de la Sagesse, aquarelle (détail), 2004


Constellation intérieure, aquarelle (détail), 2004


Paysage intérieur, aquarelle (détail) 2004


Constellation intérieure A 1-5, crayon et aquarelle, 2005


Constellation intérieure C 1-5, crayon et aquarelle, 2005


Constellation intérieure E 1-5, aquarelle, 2005


Ramon E.S. Lerma, "Arts: Mariano Akerman," The Philippine Star, Manille, 7 Novembre 2005, p. F3.


Memoire, collage, 2009


National University of Modern Languages, Islamabad, Pakistan, 11.3.2010


Ibid.


Islamabad, Ambassade de Belgique, Raisons d’être, Mars-Avril 2010


Les choses que je te dis, collage, 2010